A good evening ahead ┃ft. Emmett

10.05.23 9:43

J’avais eu le malheur de dire à Nixon que j’allais manger chez un ami. Oui, parce que ç'aurait été une fille, il n’y aurait aucun problème. Mais puisque la personne en question se nommait Emmett, forcément ça ne lui plaisait pas. J’avais beau lui dire que toute façon, je n’étais pas son style parce qu’il était gay, rien n’y faisait. Nixon était buté et il ne voulait pas que j’aille à ce fichu dîner prévu avec un ami de longue date. Néanmoins, j’avais toujours été une personne qui ne vivait pas pour les autres. Ça ne lui plaisait pas que j'aille manger chez un ami ? Très bien, mais cela ne me plaisait pas non plus lorsqu’il m’indiquait qu’il avait couché avec une autre fille, de manière bien trop régulière à mon goût. Après que l’on se soit disputé correctement, il partit en claquant la porte. Je soupirais. Peut-être que je devrais arrêter cette relation et tout le monde me le disait, mais je voulais y croire. Je continuais d’y croire.

L’avantage s’il partait avant moi, c’est qu’il ne me ferait pas de remarques sur ma tenue. Non parce que ça aussi, j'avais l’habitude de ne pas être assez bien pour sortir en ville avec lui ou pour être trop bien habillée pour une soirée entre copines. J’enfilais un jean et un t-shirt ainsi qu’une petite veste par-dessus. Je pris le temps de me lisser les cheveux et de me maquiller. Je n’ai jamais été dans l’extravagance. Oui, lorsque je sors avec mes copines, j’aime porter des vêtements plus courts. Mais pour un simple dîner, je restais soft. Une fois que je fus prête, je fis une caresse à Nala avant d’attraper mes clés de voiture, mes clés de maison ainsi que mon sac à main. J'ai pris le temps de vérifier que j’avais bien mon téléphone portable sur moi. Je ne pouvais pas sortir sans ce dernier.

Je montais dans mon véhicule et démarrai en trombe. Je n’avais jamais aimé respecter les limitations de vitesse, mais en étant énervé, ce n’était même pas quelque chose auquel je pensais, le cas échéant. Je passais les rapports de vitesse et arrivais en moins de temps qu’il n’en fallait chez Emmett. Je me garais devant sa maison, je sortis de mon véhicule et j'ai verrouillé ce dernier. Je sortis mon téléphone, voire sir Nixon m’avait envoyé un message d’excuse. L’espoir fait vivre comme on dit : aucune nouvelle. Je soupirai de nouveau et me rendis directement à la porte d’Emmett. Je sonnai et attendis que ce dernier vienne m’ouvrir.

17.05.23 11:09

A good evening ahead.

Feat @Angelina Winslow

Prendre la décision de changer de vie avait été vraiment une bonne chose pour Emmett. Il lui avait fallu cet électrochoc, cet écart de conduite pour se rendre compte qu’il ne pouvait plus se mentir à lui-même et surtout qu’il ne pouvait plus mentir à Abby de la sorte. Non, c’était vraiment impensable pour lui. Depuis son adolescence, l’homme à l’approche de la quarantaine savait parfaitement qu’il était attiré par les autres garçons. Il aurait voulu pouvoir l’assumer, mais il n’en avait pas eu le courage ni les épaules. Le voilà maintenant à trente-huit ans, divorcé et père d’une petite Judith de dix-huit mois. Il ne regrette pas forcément ses choix de vie. Non, sans eux, il ne serait pas un papa comblé. Mais en même temps, il s’en veut tout de même d’avoir fait souffrir une femme adorable et qui méritait d’être véritablement aimée. D’ailleurs, il lui souhaite vraiment de trouver le bonheur et de pouvoir vivre une passion dévorante et méritée.

Ce départ de Missoula, il l’a voulu et il l’assume parfaitement. Mais partir ne veut pas dire abandonner ses amis et encore moins les personnes proches faisant partie de sa vie et ayant une place de choix dans son cœur. Non, impensable. D’ailleurs, ce soir, il avait invité Angelina, médecin urgentiste avec qui il s’est de suite très bien entendu. Il avait d’ailleurs fait en sorte de ne pas avoir trop de patients en fin de journée pour pouvoir préparer le dîner. Il avait hâte de la voir pour avoir un peu de nouvelles de Missoula, mais également pour avoir des nouvelles de la demoiselle. Aimant cuisiner, il ne s’était pas forcé pour se mettre aux fourneaux, bien au contraire. Il avait préparé des spaghettis bolognaises. La table était déjà dressée, il s’était bien évidemment rafraîchi, ne voulant pas se montrer débrailler face à son amie. Et puis, il aimait être bien habillé en toute circonstance. Il avait donc mis un pantalon à pince gris anthracite, une chemise blanche ouverte au niveau des deux derniers boutons et des mocassins noirs. Il avait hâte qu’elle arrive pour pouvoir discuter et pouvoir passer un bon moment en sa compagnie.

Et puis, s’il était si impatient de la voir, c’était parce qu’il comptait bien se confier un peu durant cette soirée. De quoi ? Et bien de son voisin. Pourquoi donc parler de @Sasha Conlone ? Et bien parce que cet homme avait réussi à fendre l’armure et à lui décocher une flèche qui petit à petit commençait à se loger dans son myocarde. En prenant la décision de participer à ce projet qu’est la ville de Garnet, le médecin n’aurait jamais imaginé tomber sur un homme de son envergure. Un mec bien bâti, doué de ses mains et qui le fait rire. C’est tout de même agréable. Bien évidemment, il n’y avait rien entre eux pour l’instant. Emmett ne voulant pas mettre la charrue avant les bœufs préférait y aller tranquillement. Après tout, il n’y avait rien qui puisse lui faire comprendre qu’il avait une ouverture. Mais qui sait ? Il était d’ailleurs en train de penser à lui lorsque son invitée toqua à la porte. Il se dirigea bien rapidement vers la porte d’entrée, l’ouvrant sourire aux lèvres.

– Bonsoir Angelina, je suis si content de te voir ! Entre !

Il la fit entrer, refermant derrière elle.

– Bienvenue chez moi ! Bon c’est encore rudimentaire, mais la rénovation avance. Tu veux que je prenne ta veste ?

Toujours un véritable gentleman, même s’il avait été un goujat avec son ex-femme, il n’en restait pas moins respectueux des femmes…

29.08.23 9:47

J'étais arrivée chez Emmett. J'espérais vraiment que ce dîner allait me changer les idées parce que sincèrement, c'était vraiment pesant à la maison. Et pour éviter de saouler mes collègues, j'évitais tout simplement d'en parler. Après tout, c'était peut-être à moi de faire bouger les choses. Le quitter. M'en aller. Prendre mes cliques et mes claques. Mais c'était compliqué parce que j'avais quand même des sentiments pour lui. Et on ne quitte pas quelqu'un comme ça, juste parce qu'on l'a décidé. En tout cas, c'était mon point de vue. Et puis, je savais que me retrouver seule n'allait pas être pas facile. Enfin, pour ce soir, j'avais prévu de passer une bonne soirée, que Nixon soit content ou non. Il ferait sa vie, je ferais la mienne et si on devait encore se crier dessus ce soir, on le ferait. C'était l'histoire de ma vie, de toutes façons depuis que j'étais en couple avec lui. J'étais arrivée chez mon amie et j'avais frappé à la porte. Il était hors de question que Nixon me gâche ma soirée. Je lui souris lorsque je le vis m'ouvrir la porte :

« Salut ! Oui, moi aussi, ça me fait plaisir de te voir ! » J'acceptai son invitation à entrer. De toute façon, nous n'allions pas manger dehors. Je lui souris et répondis : « Il faut bien commencer quelque part pour les rénovations. Et t'inquiètes pour la veste, dis-moi juste où je la pose. »

Après tout, je n'étais pas non plus une princesse. En tout cas, ça sentait bon. Avec moi, c'était plutôt cauchemar en cuisine. Je n'aimais pas trop cuisiner et les plats préparés étaient plus rapides à faire. Mais il fallait vraiment que je fasse un effort là-dessus. À trente-cinq ans, il fallait quand même que j'apprenne et que je me fasse violence là-dessus. Néanmoins, avec ma double profession, il était difficile de trouver le temps d'ouvrir un livre de recette et de cuisiner quelque chose d'autres que des pâtes ou du riz en sauce. Je m'avançais dans la maison.

« Ça sent bon, tu nous a préparé quoi ? » Je lui souris, je ne savais pas s'il allait me le dire ou simplement attendre que j'ai le plat dans mon assiette. « J'espère que tu as pleins de trucs à me raconter. Parce que je suis pas venue là que pour manger, mais pour écouter les ragots. »

Je me retournais vers lui et arquais un sourcil. En vérité, il valait mieux parler de lui que de parler de moi. Je n'avais pas envie d'aborder le sujet Nixon et j'étais certaine qu'Emmett avait des choses croustillantes à me mettre sous la dent, sans mauvais jeux de mots. J'attendis sa réponse. Je n'avais pas encore pris place à table puisqu'il ne me l'avait pas proposé et je n'aimais pas m'installer sans invitation. En tout cas, ça promettait d'être une bonne soirée où je pourrais oublier tous mes problèmes.