Swan Wheelan | To keep from drowning

Oulà, ça nous fait remonter à assez loin… Je n’ai pas de souvenir horrible de mon enfance, par contre je peux dire que le départ de ma mère a été quelque chose qui m’a longtemps marqué. Mon père a comblé cette absence, du mieux qu’il pouvait du moins, assez pour que petit, je ne manque de rien. Alors oui, je n’ai pas eu l’amour d’une mère, mais je ne suis pas certain avec le recul que j’aurai été différent si je l’avais eu. Pour ce qui est du meilleur souvenir, je sais que ma première victoire au football où mon père est venu me voir avec sa nouvelle copine a été un bon souvenir. J'ai vu dans son regard la fierté qu'il a eu, en me voyant marquer, et je pense avoir eu ce même regard avec mes propres enfants, il n'y a pas si longtemps. Ce n'est pas quelque chose de très interessant, mais cet échange de regard... je ne l'oublierai pas.


J'étais assez dissipé, tellement que mon institutrice à rapidement été dire à mon père que j'avais un trouble du comportement... beaucoup de diagnostiques ont été posés sur ma personne (bien sûr, aucun par un médecin...), mais à mon humble avis, c'est juste que je me fichais totalement de certains cours... Je n'ai jamais été très intéressé par les cours, ou de rester assit sur une chaise à écouter quelqu'un parler... Ironie du sort, il m'arrive parfois, au coffee, de m'assoir et d'écouter les problèmes des clients et là, ça ne me gêne pas. Etrange non ?


Mon premier job était banal, j'ai été préparateur de commande dans un fast food... Mine de rien, ça m'a apprit que le monde du travail était assez difficile, mais je n'oublierai pas les rencontres que j'y ai faite. Puis il fallait que j'aide mon père avec les factures de la maison, maintenant que j'étais en âge de le faire. Et mon demi frère était trop jeune pour réellement participer. Ma belle mère était mère au foyer, donc... pas trop le choix ! Mais les batailles de sauces à la fin du service... c'était incroyable.


Et bien, le premier vrai amour rejoint un peu la question du dessus... Nous bossions ensemble, comme étudiants, dans ce local de restauration rapide... Et je ne vous cache pas que ça n'a pas été facile au départ... On était à fond dans le boulot, on voulait sentir qu'on était utile, et que ce n'était pas parce qu'on était étudiant qu'on allait rien branler, vous voyez le genre ? Pourtant, au fil des jours, après quelques sourires, et des regards échangés... Les premiers baisers se sont échangés à l'arrière, vers les stock. Oui, il n'y a pas eu que des baisers, bien sûr, mais toujours de manière discrete ! Nous nous sommes séparés quelques semaines après que j'ai quitté le boulot. Loin des yeux, loin du coeur, il parait...


Sûrement le constat que maintenant, j'avais des responsabilités.. Surtout que j'ai eu des enfants assez jeune. Attention, je les aime hein, mais il est vrai qu'à choisir, j'aurais bien aimé profiter de ma jeunesse à fond avant de fonder une famille.. Surtout que bon, la mère n'a pas géré, il faut dire ce qu'il y est. Alors forcement, devoir m'occuper des deux, nés à à peine quelques mois d'écart (merci le retour de couche..)... Disons que j'en ai chié ! Je leur ai tout donné, et maintenant, je pense à moi. C'est mal, vous pensez ?


Alors là, ça dépend avec quelle famille... Avec mes parents, bah... ma mère, le néant, et mon père, je continue de lui donner des nouvelles, de temps en temps. J'ai de bonnes relations, même si je sais qu'il aimerait que je passe le voir plus souvent.. Mais bon, on a chacun notre vie maintenant, et on habite pas à côté. Encore moins maintenant. Pour ce qui est de la famille que j'ai fondé, et bien... Froid polaire avec mon ex, la mère des petits, à qui je ne parle plus depuis qu'elle a décidé de faire un tour du monde en solitaire, et me dire une fois en Inde qu'elle ne reviendrait pas. Et mes enfants, je leur voue un amour sans faille. Bon, j'avoue, quelques failles parfois, ils sont parfois extrêmement chiants.. Mais j'ai su les élever seul, comprenant ce que mon père a du ressentir.


Ma vie était chiante... J'avais tout pour être heureux, mais j'aime pas le train train quotidien. J'ai besoin d'aventure, et forcement, quand j'ai soufflé mes 40 bougies et bien... j'ai fais ce que tout le monde appelle la crise de la quarantaine. Bon après, j'ai fais les choses bien quand même ! J'ai poussé mes enfants à trouver un job pour qu'ils puissent payer les factures, je leur ai laissé notre appartement, et je continue de veiller sur eux de loin... Mais moi, il me fallait un nouveau challenge dans ma vie. Laisser mon côté père de côté pour me retrouver homme, et communier avec la nature. C'est con hein ? Mais l'opportunité d'avoir de l'argent pour rénover une maison, c'était pile ce qu'il me fallait ! Donc me voilà.


Peu de personnes le savent, mais j'ai une liste de chose que je veux faire pendant mes dix prochaines années. Objectif à faire avant 50 ans ! Et il y a de tout dans cette liste... De la patisserie, faire des rencontres, dormir à la belle étoile, visiter des pays... J'ai aussi toute une partie sexuelle, maintenant que je n'ai plus les enfants à côté, c'est plus facile de se laisser aller. Vous avez déjà essayé de faire des jeux de rôles quand des ados vivent dans le même appartement ? c'est gênant. Encore plus quand c'est avec leur prof de maths. Hm. En tout cas, cette liste est affichée sur le frigo, sur le côté, avec le stylo à portée de main.


La priorité, c'est d'avoir une maison que moi, j'aime. Quelque chose que je pourrais construire, et habiter dedans, pour la paix. Bon, après je sais très bien qu'il faut que je bosse à côté, mais avec mon CV et mon ancienne affaire, je ne me fais pas de soucis, je serai prit dans n'importe quel café du coin !