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Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde ft. Lydia

Andrew Vance
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( Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde )

    Il avait redouté un certain nombre de choses en prévision de son emménagement à Garnet : la pénurie de confort, le ravitaillement laborieux, les économies d’eau courante, la population rurale tout comme son lot de crasse et d’inceste. Mais ce qu’il avait mal anticipé, en ce tout premier week-end d’installation, c’était l’emmerdement. Il s’était réveillé aux aurores, tant à cause de l'absence de rideau et de volet que du sommier fracassé où il avait posé un matelas temporaire. C’était sa première vraie nuit dans le village fantôme : ça aurait dû être la veille mais il avait fui pour le confort d'un hôtel à Missoula et envisageait déjà d'y retourner la nuit prochaine.
    Depuis l'aube donc, il avait déjà fait un inventaire des lieux, coché toutes les cases de ses besoins primaires, ébauché deux croquis et fait une heure de jogging dans le seul but d’occuper ses systèmes. De quoi remplir presque une journée, pourtant sa montre n’indiquait encore que dix heures. Il lui restait donc encore dix heures à tuer au minimum, puis rebelote le lendemain. Un casse-dalle et un post inspirant sur LinkedIn plus tard (où il se lamentait de long en large sur la fainéantise contemporaine qui exigeait contractuellement des jours de repos), la grande aiguille n'avait pas bougé de plus d'un quart. Soupir.

    Faute de mieux à faire, il s'aventure sur Centennial Road en repérage. Au moins, l’air était revigorant et le paysage agréable à l’œil, le cadre de montagne et les bois qui entouraient Garnet donnaient l’impression d’un charmant cocon de nature. Longeant la rue de terre battue, le front caressé de soleil sous un ciel où de minuscules nuages flottaient comme des gommettes sur un bleu intense - il compilait d’un air absent un tableur Excel dans son cerveau en manque d’adrénaline. Difficile de distinguer d’un seul regard parmi toutes ces décombres lesquelles étaient déjà occupées. Il avait repéré quelques signes de vie de part et d’autre du numéro 9 mais il ne le devait qu’à la proximité ; au-delà, tout semblait parfaitement à l’abandon si ce n’était pour quelques véhicules en stationnement. Même si toutes les maisons étaient occupées, cela ne représenterait jamais que 75 foyers tout au plus. Pour le dire encore : même si le projet connaissait une explosion de popularité incroyable, il ne dépasserait jamais le stade du village de campagne, à moins d’une sévère urbanisation qui reviendrait à raser ce qu’ils essayaient en vain de conserver pour y installer un parking de supermarché. Autant admettre qu’il ne croyait pas en cette rénovation. Le seul aspect réellement profitable, il le devrait à l’optimisme aveugle de personnes en détresse existentielle, et il comptait bien repartir sitôt que la courbe entre investissement et rétribution entamerait sa chute inéluctable.

    Clairmont au numéro 13, Wade au numéro 20. Il glisse les noms dans le répertoire de son téléphone sans pouvoir encore les associer à rien, sinon leur plaque d’immatriculation. Le numéro d’en face lui laisse un arrière-goût fadasse, mais Morales est un nom plutôt courant dans la communauté hispanophone. Et puis, peut-être qu’ils ont une préférence globale pour un certain modèle de voiture également. Cependant, le doute commence à s’immiscer et il interrompt sa promenade. Après tout, c’est à Missoula que la Morales de sa connaissance s’était installée avec sa sœur avant leur rupture. Il n’avait jamais entendu parler de Garnet avant que son patron ne le prenne entre quatre yeux, encore moins de la bouche d’aucune d’elles. Mais Missoula n’en restait pas moins la ville la plus proche, la coïncidence ne serait pas si méchante - c’est plutôt lui, en fin de compte, qui n’avait rien à faire là.
     Il fallait qu’il en ait le cœur net. Copieusement indiscret, il scruta l’intérieur du véhicule pour toute indication personnelle qui le mettrait sur la voie. En panne de confirmation, et non sans avoir d’abord vérifié autour de lui que la rue était bien déserte, il se glissa jusqu’à une fenêtre pour jeter un coup d’œil directement à l’intérieur de la maison. And there she was.
« Oh la pouffiasse ! Lydia ?! »
    Elle n’était pas tournée de son côté mais il avait vendu la mèche en s’exclamant comme si les murs n’étaient pas des rondins creusés de mites. Aussitôt, il se baissa et rejoignit la rue au pas de course, se raccrochant à l’espoir qu’elle ne l’aurait pas reconnu. Mais il n’avait nulle part où aller en moins d'une seconde, et après tout il avait autant de droit qu’elle de se trouver ici. Et après tout, c’était à lui de la confronter ! C’était elle, la connasse qui avait trompé sa sœur et qui l'avait ravagée d'un divorce. C’était son droit de la juger, indépendamment de ce que lui-même avait pu faire dans ses propres relations. A vrai dire, il sentait la colère monter, et en même temps il voulait se moquer d’elle. Elle n’avait rien trouvé de mieux que de s’enfuir dans un trou pareil ! Il n’était pourtant guère mieux, mais sa situation n’avait rien à voir, bien sûr. Après quelques rapides allers et venues nerveux sur le porche ensoleillé, il décida d’aller frapper à la porte mais elle s’ouvrit avant qu’il ne puisse concrétiser l’idée. Alors avant qu’elle puisse en placer une, il lui cracha (proprement) un aimable : « Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? »


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( Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde )

    Le chaos règne autour de Lydia. Peu semble importer le temps qu'elle passe dans les cartons, à tenter de ranger dans le peu d'espace déjà rénové de sa maison de campagne, rien ne semble bouger. La poussière envahit déjà les lieux, la forçant à sortir son balai et aspirateur bien plus souvent qu'elle n'y a jamais été habituée et la frustration commence à se faire sentir. Elle se sent pourtant bien, pratiquement en pleine nature dans une ville à reconstruire, Lydia. Mieux qu'elle ne l'a été dans l'effervescence de la ville. C'est exactement ce qu'il lui fallait, elle le sait.

La vérité, c'est que sa vie est probablement autant en chantier que sa maison. Lydia ne sait plus si elle a fui ou si c'est une décision plus raisonnée que ça. S'éloigner de June, c'était, en un sens, s'éloigner de la douleur, des tentations de se laisser glisser à l'intérieur et s'oublier dans ce qu'elle savait faire de mieux, l'excuse d'un mariage raté et sanglant au bout des doigts. S'éloigner c'était faire la chose adulte, mature, essayer d'atténuer le mal qu'elle avait pu faire. Plus égoïstement, il était bien plus simple de gérer sa propre culpabilité et la regarder de loin quand les conséquences n'étaient pas visibles. Il était plus évident de le faire quand Angie n'était pas là.

Lydia adore sa fille, plus que n'importe quel être au monde. Jamais elle n'aurait cru possible un tel attachement, considérant sa personnalité pour le moins autocentrée. Elle sait pourtant qu'elle n'a pas réellement la possibilité de faire courir sa peine lorsqu'elle est là, elle s'en refuse le droit, pas après avoir mis un point d'honneur - involontaire - à être fautive pour celle infligée à sa femme. Son ex-femme. Il est encore difficile pour elle de la voir ainsi, malgré le fait que leur mariage se soit terminé il y a bien cinq ans de ça.

Aujourd'hui, pourtant, Lydia est seule. Après avoir passé trois heures à ranger, balayer, imaginer son nouvel environnement, elle s'est laissée aller à la peinture, enfilant son tablier pour se décharger sur sa toile. Elle ne sait jamais trop ce qu'elle fait, quand elle peint. Parfois, elle soigne les détails de ses dessins, faisant du réalisme son mot d'ordre. Parfois, c'est juste abstrait, sans aucune sens apparent, les émotions se transposant sur le support pour éviter qu'elles ne l'assaillent. Elle travaille dans le silence, seulement dérangée par le bruit des oiseaux. Et un cri, à sa fenêtre, bien assez proche pour qu'elle sache pertinemment que ce n'était pas le fait des voisins. Ce fut l'histoire d'une demi-seconde, un juron à peine dissimulé, une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis des mois - à son grand soulagement - et un visage difficilement oubliable. Si rapide, qu'elle pensa qu'elle avait rêvé, Lydia, qu'elle était si ancrée dans son ancienne histoire que sa rancoeur, sur la toile comme à sa fenêtre, prenait la forme de Andrew Vance.

Mais si hallucination il y avait, elle n'avait toutefois pas fantasmé le bruit, sourd, qu'avait fait sa parole, ni même les pas précipités autour de sa bicoque. Si la personne qui décidait d'entrer chez elle sans y être invitée avait eu un temps soit peu d'esprit, elle aurait choisi une autre maison, surtout pas celle d'une Morales.
Prenant quelques secondes pour regarder autour d'elle, persuadée d'avoir vu l'objet de ses recherches quelques heures plus tôt, sorti d'un de ses cartons, elle finit par en apercevoir le bout, derrière la porte de la salle de bains. Le manche de la batte désormais dans sa main gauche, elle ouvrit la porte à la volée, son arme sur son côté, levée, prête à être utilisée. Si elle n'en avait pas l'air, Lydia était plus que capable d'enlever quelques dents au nouvel arrivant.

Pourtant, son regard se brouilla presque sous le choc, quand elle reconnu son beau-frère. Ex beau-frère. De tous les cauchemars qu'elle redoutait de voir prendre vie, le retrouver alors qu'il s'agissait sans doute là de la meilleure chose issue de son divorce était d'une ironie sans nom. Elle ne baissa pourtant pas son arme, qu'elle le connaisse ou non. " Tu veux dire ici dans ma maison ? T'as jamais été le plus fin des Vance mais alors là ..." Elle lui crache presque à la gueule, c'est de toute manière la seule chose qu'il mérite, avec son air suffisant, comme s'il avait de quoi, ses chemises bien repassées et ses chaussures italiennes - ou pas, elle n'avait pas non plus pris la peine de les observer -  pleines de poussière. " Sérieusement, t'as trois secondes pour me dire pourquoi tu reluques par ma fenêtre. Et surtout pourquoi t'as décidé de venir me faire chier jusqu'à Garnet, t'es pas allergique à la poussière, aux paysans ou à la nature, connard ? " Dans tous les cas, il est certain que Andrew n'a pas l'air spécialement à sa place sur son perron. Ou dans son environnement direct, pour ce qui la concerne.



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( Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde )

     L'hésitation ne lui avait pas permis à temps de prendre la fuite, et s'il avait remis le pied sur ce perron ce n'était pas par bravoure. Andrew avait de l'audace, indéniablement, mais il ne fallait pas attribuer au courage ce qui relevait de l'imprudence. Lorsqu'il s'agissait de poser le pied sur une propriété privée et de lâcher une injure misogyne à portée d'ouïe de sa belle-sœur, c'était très volontiers – mais lorsqu'il s'agissait d'affronter les conséquences, et que ces conséquences prenaient la forme d'une batte qui n'avait jamais dû cogner une seule balle de baseball, monsieur culot s'assagissait soudain sous l'influence de madame survie. « Oulah ! » Il recula jusqu'à la rue d'un pas précipité pour se mettre hors de portée de toute tentative de coup, relativement confiant dans ses capacités de sprint, un peu moins dans la flexibilité de ses vêtements. Il n'avait pas assez de colère en stock pour justifier d'affronter quoi que ce soit, et il faut dire que la violence le mettait assez mal à l'aise, une raison de plus peut-être derrière leur mésentente sempiternelle.
    Elle semble pourtant étonnée de le voir, ce qui avait été son propre cas un instant plus tôt à sa fenêtre, et le confortait un peu dans l'idée qu'elle n'avait peut-être pas totalement l'ambition de l'assassiner dans ce trou perdu sans caméra de surveillance. Son rythme cardiaque cependant ne s'était pas calmé de cette accumulation d'adrénaline, mais il tâchait au moins d'en laisser paraître le moins possible. Que faisait-elle ici ? Dans ma maison? demande-t-elle avec la compréhension littérale d'un aviné fini, et il n'excluait pas que ce soit son cas. « Oui voilà, c'était tout à fait ma question. » répondit-il avec une ironie coupée à l'eau – il s'enjoignait encore à la prudence, mais de toute évidence il voulait plutôt savoir ce que sa « maison » fichait à Garnet. Sérieusement, t'as trois secondes pour me dire pourquoi tu reluques par ma fenêtre. Et surtout pourquoi t'as décidé de venir me faire chier jusqu'à Garnet, t'es pas allergique à la poussière, aux paysans ou à la nature, connard? Bien qu'il n'apprécie pas qu'on lui sorte le chronomètre, il ne peut pas lui donner tort : ce n'est pas vraiment son cadre de prédilection. « Pas loin, honnêtement. » Surtout pour ce qui était de la poussière et des paysans. Il reconnaissait gracieusement que les paysages de ce côté du Montana avaient beaucoup de charme, bien que s'accompagnant d'un sacré lot d'inconvénients. « Je suis là pour affaires et... autre. » Son ton était devenu hésitant. Maintenant qu'il la savait ici, il avait encore moins envie d'admettre qu'il s'était embarqué dans l'aventure de la reconstruction. Le fait qu'elle en fasse partie faisait perdre encore plus de crédit au projet à ses yeux et c'était presque humiliant d'y être lui-aussi associé. Il faut dire que ce n'était pas vraiment par plaisir, depuis son arrivée il l'avait plutôt vécu comme un ultimatum, et une punition. Elle n'était qu'un clou de plus sur le cercueil.
     « J'ai pas « décidé » de venir te faire chier, je ne savais pas que tu serais là. J'aurais été ravi de ne plus jamais revoir ta tronche. Mais il y avait ton nom et j'ai reconnu ta voiture, je voulais m'assurer que je ne partageais pas la rue avec une folle furieuse. » Il jeta un regard hostile à la batte qu'elle tenait encore à la main. « De toute évidence c'est le cas. Range ça avant de casser le peu de poutre qui tient encore debout. » Et même s'il était venu pour elle, la pourchasser pour une raison quelconque – il n'en avait aucune – de quelle façon aurait-il pu savoir qu'elle serait ici ? La seule personne qui faisait leur intermédiaire était June, et elle ne lui en avait rien dit ; il supposait en fait qu'elle n'en savait rien. Il dégaina son téléphone presque par réflexe, pour jeter un œil à leurs derniers échanges par message. Après tout, il n'était pas rare que son cerveau fasse un tri sévère dans ce qu'il retenait vraiment de leurs conversations, surtout quand il lui manquait la moitié du contexte de ses coups de gueule. « June sait que tu vis là-dedans ? Ça doit la faire crever de rire. Le karma, tout ça. » Si la réponse était négative, il allait évidemment se jeter sur l'occasion de le lui dire le premier – mais il voyait mal comment elle aurait pu manquer un changement aussi radical. Elles étaient peut-être séparées, mais elles avaient encore d'importantes attaches logistiques, en particulier celle qui s'appelait Angélique. Il hésite brièvement, un petit sourire aux lèvres. Était-ce vraiment une bonne idée de lui faire savoir qu'il allait devoir fréquenter son ex ? Non pas qu'il avait l'intention de lui adresser de nouveau la parole après aujourd'hui, mais il y avait des limites aux possibilités d'évitement d'une personne dans un hameau de trente ou quarante âmes. De quoi se moquait-il ? Bien sûr qu'il le lui ferait savoir !


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( Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde )

    On pourrait argumenter que sortir la batte pour accueillir son beau-frère - ex beau-frère - pouvait être vu comme un peu extrême. Une partie de Lydia le sait pertinemment et aurait dû baisser l’arme dès reconnaissance de l’importun. Il y a cependant la satisfaction de le voir reculer, présence d’esprit qu’il aurait certainement dû avoir avant de venir gueuler à sa fenêtre. Constater sa présence sur le pas de sa porte ne la réjouit pas, c’est peu de le dire, mais elle ne se permettrait jamais de lui faire quoi que ce soit. Non pas qu’il ne mériterait pas, parfois, un petit passage à tabac, mais il reste tout de même le frère de June et l’oncle d’Angélique, qu’il le veuille ou non. Et c’est bien suffisant pour taire le surplus de colère de Lydia.

Pour le bien de sa fille, qui n’est peut-être pas là actuellement, mais qui fait assez d’allers-retours pour qu’elle se rende compte rapidement qu’elle n’est pas la seule Vance à Garnet, Lydia ne relève pas l’ironie. Il y a bien longtemps qu’elle a de toute manière abandonné l’idée de faire entrer un peu de savoir-vivre dans les habitudes d’Andrew. Il aurait seulement été très agréable de ne plus avoir à en faire les frais.
Au-delà de l'agacement que peut lui procurer sa vue, il y a l’étonnement. Elle est sincère, quand elle se demande ce qu’il fait là. Brute, mais sincère. Elle ne l’aurait jamais vu comme adepte de la campagne profonde avec tous les inconvénients que l’on peut y trouver. L’hôpital qui se fout de la charité celle-ci. Elle non plus n’a rien à faire là, c’en est presque comique. Toutes les conditions sont réunies pour rendre ces retrouvailles totalement dûes au hasard statistiquement improbables. Mais si elle sait pourquoi elle-même a fait ce choix, toute la série de micro-événements qui l’ont poussée ici, elle se demande vraiment ce qui peut motiver Andrew. Un ennui profond de Missoula peut-être ? Pas le meilleur plan qu’il aurait pu imaginer, cela dit. “ Et autre ?” Si Lydia est toujours suspicieuse, la curiosité a pris le dessus et son ton se fait beaucoup moins défensif. Il faut tout de même lui faire remarquer qu’elle tient encore la batte comme si elle était prête à l’utiliser pour qu’elle l’abaisse. A contre-coeur, puisque c’est lui qui le demandait. “  Ouais. Donc toi quand tu veux vérifier l'identité des gens, tu les épies par la fenêtre ?  ” La batte de baseball vint retrouver sa place près de la porte, avant que celle qui la tenait ne se fige, une fois relevée. “ Attends, comment ça partager la rue ?” Imaginer son ex beau-frère établir un plan commercial pour plumer tous les habitants de Garnet - Pour Lydia, tous ceux qui travaillaient dans le monde des assurances, de l’immobilier ou de la banque étaient des cons, point de vue qui ne s’était pas amélioré quand Andrew avait choisi cette voie. On pouvait dire qu’il en fallait, elle n’en connaissait que les requins  - était une chose, en arriver à la conclusion qu’il avait aussi décidé de vivre là en était une autre.

Lydia était prête à demander si June l’avait informée qu’elle serait ici mais son invité impromptu lui coupa l’herbe sous le pied. Elle croisa ses bras désormais libres sur sa poitrine, un soupir entre les lèvres. “ Le karma de ? J’ai choisi de venir vivre ici, je sais pas si tu te rends compte que si j’ai les moyens d’abriter Angie, j’ai aussi les moyens de vivre en ville.” Elle se déteste de ressentir le besoin de se justifier, probablement parce qu’elle s’est longtemps posé la question de savoir si elle avait décidé de prendre cette vie comme une sorte de punition, de pénitence. Ne pas avoir d’autre choix que de s’établir dans un cadre qui ne lui correspond pas, ne pas avoir le choix que de se retrouver face aux conséquences toutes fabriquées de ses actions pour éviter celles qu’elle ne peut plus changer. Mais non, elle en était venue à la conclusion que ce n’était pas le cas. “ Et pour répondre à ta question, oui, June est au courant. Evidemment qu’elle l’est. On a quand même une fille en commun, je te signale. Tu sais, la nièce que tu viens jamais voir.” Lydia s’appuie légèrement contre une des poutres du porche. Elle, personnellement, n’a jamais souffert du manque d’implication d’Andrew dans la vie d’Angélique. Mais le fait est qu’il avait été très difficile de faire comprendre aux proches de son ex-femme qu’elle en était bien la mère et qu’il s’agissait de leur enfant, pas seulement la fille de Lydia.. Elle s’en moquait. Elle fonctionnait depuis longtemps sans sa famille, sans avoir à s’embarrasser de celle de June. Mais celle-ci en avait énormément souffert, accentuant parfois le mal-être de ne pas avoir porté Angie. Il pouvait donc parler, lorsqu’il s’agissait de karma, il mériterait aussi une bonne tranche de colère divine.




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( Si ta tête immonde n'était pas d'ce monde )

      L’arme blanche revenue au niveau du sol, Andrew retrouva une posture plus détendue, mais l’atmosphère ne se délestait pas d’une certaine lourdeur. Ils se connaissaient depuis longtemps - trop longtemps, bien malgré eux ; depuis qu’il n’était qu’adolescent, même. Suffisamment pour qu’ils sachent aussi bien l’un que l’autre qu’il n’existait pas de réalité où ils tenaient une conversation sans que les esprits ne s’échauffent et les disputes n’éclatent. Désagréables par défaut, profondément incompatibles. Ce qui, pour Andrew, s’appliquait aussi bien au reste de sa famille ; il avait donc fini sans trop de mal à la considérer comme telle (ndlr : dépréciativement). C’était long, vingt ans, mine de rien, même pour lui qui l’avait fréquentée aussi peu souvent que possible. Il ne dirait pas pour autant qu'il la haïssait, et subséquemment, il avait déjà commencé à la rayer mentalement de tout type de considération, mais c'était sans compter sa présence à Garnet. En partageant la même rue, vraiment ? Alors qu'il lui faudrait voir sa tête plus fréquemment qu'il n'avait jamais eu à l'encaisser ? C’était ça, la pilule qu’ils allaient devoir avaler dans les prochains jours, et personne ici n’était préparé à un cataclysme de cette ampleur, de ça il était certain.
      Donc toi quand tu veux vérifier l'identité des gens, tu les épies par la fenêtre ? Il se fichait assez de soigner l’opinion qu’elle avait de lui, mais il n’en était pas moins inconfortable d’entendre clamer haut et fort un délit sûrement passible de quelque chose.  « J'ai seulement jeté un coup d’œil, ça va ! L’idée, à la base, c’était de ne pas avoir à engager la conversation… » Pour ça, c’était raté, mais ce n’était pas plus mal de mettre les points sur les i maintenant et d’éviter des complications futures, du moins autant que faire se peut. Attends, comment ça partager la rue ? A cela, il ne répond rien et évite son regard, presque gêné et visiblement peu enthousiaste. De toute évidence, lorsqu’il accuse le karma, c’est de la projection pure - mais ç’aurait pu être pire. Au moins, leurs carcasses de maison étaient suffisamment distantes pour qu’ils n’aient pas à s’entendre parler d’un jardin à l’autre. Il faut dire qu’autrement, il ne se serait pas gêné pour changer de numéro ; il y avait suffisamment de places vacantes pour que ça ne soit qu’une formalité.
      A l’entendre, en tout cas, elle était ici par choix et en pleine possession de ses moyens, et considérant leurs personnalités opposées, ce n’était pas si difficile à croire. Il imaginait sans mal She-Hulk balader des poutres avec ses mains pleines d’éclis et de peinture. Comment qui que ce soit pouvait se livrer à ce projet par plaisir lui était difficilement concevable, à moins d’y inclure un certain chèque à plusieurs zéros. « Arrête, tu veux me faire croire que tu n’as pas du tout été appâtée par les promesses de financement ? Bien sûr que t’as les moyens de vivre en ville dans un 35m² et d'acheter des pâtes au pesto à ta gosse. C’est quand même pas ce que j’appelle vraiment des moyens. Mais d’accord, supposons que tu sois là pour les travaux manuels. Et l’épanouissement intérieur… « Live, laugh, love ». La connexion magique avec la nature, et cætera. Whatever floats your boat. » Il prenait le ton de celui qui ne voulait pas insister, mais si suintant de mépris, de l’attitude de ceux qui sont persuadés que seule l’ignorance peut justifier des envies différentes des leurs. Ce faisant, il confirmait clairement ce qu’elle avait soupçonné sans doute : il était là par appât du gain, ni plus, ni moins. Dans son costume pathétique qui laissait des carrés de talonnettes dans la terre, le nez retroussé devant les odeurs de la campagne, il tenait plus du piranha que du requin.
      Quant à June, bien sûr qu'elle était au courant. Il s'en doutait, mais quelque part il n'aimait pas admettre que sa mémoire était faillible ou pire, qu'elle n'avait pas voulu lui en parler. En bref : qu'il était le problème. Elle lui apprend par là-même qu'à cette présence inconvenante s'en ajoute une deuxième. Angélique. Tu sais, la nièce que tu viens jamais voir. « Ah non, ne commence pas ! » menace-t-il avec des signes d'impatience. Il estimait faire le strict minimum, autrement dit un virement sur le compte de June pour Noël et son anniversaire, quand elle lui rappelait la date, et elle se chargeait d'acheter un cadeau avec et de prétendre qu'il était de son intention. Il n'avait rien contre Angélique particulièrement, mais il ne la voyait pas vraiment comme sa nièce – et même si c'était le cas, il n'était pas intéressé de s'investir dans ses relations familiales, et ne se sentait pas à l'aise auprès des enfants. S'il refusait catégoriquement d'en faire, ce n'était pas pour se coltiner ceux des autres. Et puis elle avait quoi, quinze ans ? Un truc comme ça, sûrement. « De toute façon, je suppose que je vais la voir malgré moi ici, du coup ? Ose me dire que tu préfères cette option. Je vais être occupé, j'aurai pas le temps de faire du babysitting, je te préviens tout de suite. » En réalité, l'absence drastique d'infrastructures s'accompagnerait d'un ennui pénétrant chez Andrew. Il le pressentait derrière le voile du déni mais s'accrochait à l'image de l'homme pressé qu'il était presque pathologiquement. Toujours est-il que l'ennui à la mort lui paraissait une finalité plus enviable que la vie de famille.


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