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But still my pride is screaming ft. Galadriel

Andrew Vance
SUNSTONE
Andrew Vance
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( But still my pride is screaming )

      Quoi qu'arrivé au matin même, il était déjà presque midi lorsque Andrew s'arrêta pour la première fois devant le numéro 9, Centennial Road. Il n'avait jamais pris que trois heures de retard sur son programme initial – le fait d'un pneu de citadin qui ne s'était pas laissé séduire par les chemins de terre impraticables et qui avait crevé sur les derniers mètres séparant Garnet de Missoula. Il avait confié sa voiture au garage local avec le reste de ses affaires, équipé seulement de son plus petit bagage qu'il refusait catégoriquement de laisser traîner par terre. Les derniers pas le séparant de son nouveau domicile, qui seuls brisaient le calme centenaire de ce coin de nature à l'herbe sèche, s'arrêtèrent devant la petite marche du perron sur laquelle il déposa abruptement sa valise à main. Enfin, nous y voilà. L'odeur du vieux bois était accaparante. La principale fenêtre de la devanture avait été partiellement condamnée, une planche en biais barrait un carreau cassé et donnait à la maison l'expression d'un cyclope navré, renvoyant à Andrew son propre air de dépit. Il n'avait quitté sa baie vitrée qu'hier et déjà il était désespéré de la retrouver.

      La clé entra sans mal dans la serrure, quoi qu'il fallut lui donner un bon coup de poignet pour la tourner complètement. La porte, pourtant, refusa de céder au mouvement ; il s'y essaya deux, trois fois, déjà lassé de cette accumulation de galères dont il n'avait pas encore fini de voir l'ampleur. Il décida alors d'y aller franchement, avec un coup d'épaule généreux, mais rien à faire. A la seconde tentative il ajouta de l'élan, son impatience grandissante, mais il ne réussit qu'à se rendre le bras douloureux. Porté par la frustration, il s'élança dans la troisième – sentit le bois vibrer dans un bruit mat, auquel s'ajouta un déchirement qui l'arrêta net. Un seul coup d'œil suffit à confirmer ses craintes – la manche de sa veste s'était prise dans les imperfections de la matière et une large bande de tissu arrachée béait sur la doublure. Il jura, tapa du pied dans la porte sans la faire bouger davantage, mais il faut le comprendre – il l'avait payée cher, cette veste, et il n'était pas question de se pavaner devant ses nouveaux clients dans un torchon recousu : elle était bonne pour la poubelle.

      Hélas il n'avait pas grand-chose sous la main, et un bien triste champ des possibles. Fort heureusement, un véhicule au dehors lui confirma que la maison adjacente était occupée – et il se résolut au plus simple : quémander l'aide de son nouveau voisin dans l'espoir qu'il soit plus débrouillard. Alors Andrew alla toquer, non sans avoir préalablement retiré sa veste, ajusté son nœud de cravate et épousseté ses cheveux de la poussière qu'il avait pu soulever dans ses efforts. Même en jour off, il présentait comme un gratte-papier snob, le standing relevé par un quelconque parfum qu'il n'achetait que parce qu'il coutait cher. Il espérait  de tout cœur que son voisin soit à domicile, ou il n'aurait plus qu'à s'étendre sur son perron et attendre le prochain désastre. Fort heureusement, il perçut des pas approcher à l'intérieur, et au vu de l'allure de celui qui vint lui ouvrir – et qui le surplombait de bien dix centimètres par ailleurs – sa damnée porte ne resterait pas longtemps un problème. Allez Drew, présente bien, force un sourire même si cette journée te court sévèrement sur les nerfs.
« Bonjour, pardon de vous déranger. Vous n'auriez pas un pied de biche ? »
      Il s'empressa de le rassurer sur ses intentions, désignant d'un geste du pouce le bâtiment au numéro 9. « Je m'installe à côté mais la porte est coincée, je pense que le bois a gonflé avec l'humidité. Je préfèrerais ne pas avoir à la casser évidemment, mais faute de mieux, si vous avez une hache, c'est bon pour moi aussi. » A vrai dire, il en était à ce point où raser l'intégralité de la bâtisse avec un bulldozer et tout recommencer au béton lui paraissait une solution plus enviable. Il voyait mal ce qu'il pouvait tirer de cet empilement de bois pourri, après tout il n'avait jamais été un amateur de vintage. « Je m'appelle Andrew, d'ailleurs. Andrew Vance. » Il tendit la main en guise de présentation, et c'est peut-être le maximum d'ampleur qu'il attendait des relations de voisinage – dans son précédent appartement, il avait fallu presque trois ans avant qu'il découvre le visage de son voisin du dessous, et c'était seulement parce qu'il était venu se plaindre du tapage. Mais dans ce coin de vide où lui-même ne savait pas faire grand-chose, il aurait peut-être besoin de visiter ce monsieur plus souvent que prévu.


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