Cleo Walker-Bint | ça va aller, hein?

J'ai eu une enfance relativement calme en fait. Je viens d'une famille nombreuse, mes parents ont eu sept enfants et je suis la troisième de ce joli petit bordel. Ils n'avaient pas forcément les moyens de nous emmener en vacance mais chaque été, ils nous organisait une journée parc d'attraction dans le jardin avec ce qu'il y avait de disponible dans la maison. C'est pas grand chose en soit, mais avec le recul je me rends compte de l'effort qu'ils faisaient pour qu'on garde un bon souvenir de nos vacances.

Pour le pire souvenir, sans hésitation la perte de mon petit frère alors qu'il n'était âgé que de quelques jours. Mort subite du nourrisson. J'avais seize ans à l'époque et je pense que c'est ce qui m'a convaincu de ne jamais avoir d'enfant. La douleur la plus terrible de ma vie. Encore aujourd'hui, c'est un sujet sensible pour toute la famille.


Sans me vanté j'ai toujours été une très bonne élève. Mes parents m'ont très longtemps encouragé à faire médecine ou droit. Mais ce n'était pas vraiment ce qui me plaisait. Je suis donc parti dans le domaine de la communication et là encore j'étais plutôt douée dans mon domaine. Fautes de moyen, je n'ai jamais pu finir la fac. J'avais beau travailler à côté, je n'arrivais pas à suivre le rythme boulot/fac, j'ai donc arrêter mes études avant mon diplôme.


Comme énormément d'étudiants, mon premier job était serveuse dans un petit restaurant. C'était une bonne expérience que je ne regrette absolument pas même si jamais je ne pourrais refaire ça aujourd'hui.
Après ce boulot, j'ai directement atterrie dans la boîte de pub où j'ai passé quasiment l'intégralité de ma vie d'adulte. L'entreprise ayant été racheté récemment, ils ont décidés de donner "un coup de jeune" à la marque résultat... J'ai été mise à la porte après vingt ans de bons service. Malgré le gros chèque qu'ils m'ont laissé pour mon silence sur le pourquoi du comment j'ai été remercier je regrette terriblement d'avoir été virée. J'adorais ce boulot, je vivais pour ce boulot.


C'est là que je me rends compte que je suis très chiante comme fille. Puisque mon premier amour c'est mon seul et unique amour. Les basiques. Rencontre à dix-huit ans à la fac, mariage à vingt deux ans, divorce à quarante deux ans. Enfin on est pas encore divorcé mais ça ne devrait tarder maintenant. Nous n'avons jamais eu d'enfant, nos carrières étaient bien trop importantes pour nous et comme je l'ai dis un peu plus tôt, avoir des enfants est pour moi quelque chose d'impensable. Enfants "pauvres" tous les deux, nous avons préféré miser sur les finances que sur la vie de famille et quand j'ai été licencié, il a préférer la jeunesse. Notre couple et notre divorce sont en fait un gros cliché. Top.  


Je ne me suis jamais vraiment considérée comme une adulte. Encore maintenant quand j'ai un problème avec ma voiture, j'appelle mon père. Mais si vraiment je devais choisir je pense que c'est le fait de devoir faire des choix qui sont douloureux mais nécessaire.


J'ai toujours été proche de ma famille. On est un petit clan que rien n'arrête avec chacun notre personnalité bien différente. En grandissant on a tous quitté la ville pour vivre de nouvelles aventures, mais nous sommes tous restés proches. Quand mon père nous a annoncer vouloir acheter une maison à Garnet, nous avons tous été d'accord pour dire qu'on l'aiderait. Et à mon licenciement, on à décidé de venir vivre ici. Mon mari pouvait exercer son boulot de médecin et moi je pouvais repartir à zéro tout en étant proche de ma famille. Résultat, aujourd'hui, je vis  chez mon père.


Ma vie était vraiment géniale, je peux pas me l'enlever. J'avais un grand loft au centre de Manatthan. Je vivais la grande vie qu'on voit dans les films. Mais il me manquait un truc essentiel. Ma famille. Quand ma mère est partie, la question c'était déjà posé mais je ne me sentais pas prête à quitter mon boulot, mes amis... La vie à pris le choix pour moi au final.


Personne ne connaît la vrai raison de ma séparation. Officiellement, nous avons décidé de faire notre vie chacun de notre côté. La vérité, c'est qu'il à trouvé plus jeune, plus belle. J'aime toujours mon mari et je l'aimerai toute ma vie. Peut être qu'un jour, il reviendra. L'espoir fait vivre.


Repartir à zéro. Financièrement, je sais que je peux me permettre de rester sans emploi pour l'instant, donc je retape la maison de mon père. Le pauvre ne se fait plus tout jeune, alors je sors mes muscles et l'aide du mieux possible.