Felix Lagerfeld | J'ai pas reçu le décodeur

Paradoxalement, ce fut le même jour. C'était le jour de l'anniversaire de mes 8 ans. Cela faisait déjà plusieurs années que nous - mes parents, mon frère et moi - avions quitter le Venezuela pour l'Amérique, pays de naissance de mon père d'origine suédoise. J'avais pris un temps considérable pour fabriquer des cartons d'invitations. Chaque carton avait même un dessin personnalisé. Au départ, ce n'était pas prévu, ma mère pensait simplement acheter des trucs tout fait, comme elle le faisait pour Wilmer, mon grand frère. Mais voilà, c'était la première fois que je voulais fêter mon anniversaire avec des amis (avant je voulais juste les cadeaux). Alors, j'ai joué le petit chef avec mes assistants, soit mes parents. J'avais même prévue tout un planning d'activités à faire. Tout était bien ficelé. J'ai invité tous mes camarades de classe.

Le jour J, je ne tenais pas en place. Et j'ai attendu. Très longtemps. Mais personne n'a franchi le pas de la porte. Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi. Peut-être qu'ils avaient mieux à faire, non ? La réalité était plus cruel. Aucun d'eux ne me considéraient comme leur ami (la définition du mot a toujours été complexe). La déception et la frustration m'ont fait exploser. C'était très rare d'arriver à ça parce que ma capacité d'encaisser les choses étaient comme très développé. J'arrivais, habituellement, à tout garder et à pleurer dans mon coin. Mais des fois, je n'y arrivais pas. Alors je criais, je pleurais et je me faisais mal. Il y a un truc cool sur le corps que j'ai appris. Quand on se fait mal (ou du bien), le corps diffuse de l'endorphine. Bien que faible, cela m'aide à me calmer. Et disons que je suis vraiment en colère, j'ai ce réflexe de me faire mal, mais si je stress trop j'ai eu, durant une époque, la fâcheuse tendance à me faire du bien (ce qui a eu quelques situations gênantes avant de comprendre qu'on ne pouvait pas le faire à l'école et en public).

Mes parents ont réussit à me calmer, par habitude sûrement, j'ai eu le droit à une douche froide. Puis après une sieste, j'ai été obligé de me préparer pour sortir avec la volonté d'un mollusque. Je me suis retrouver à la caserne de pompier, là où mon père est capitaine. J'ai eu le droit à veiller plus tard et avec mon frère ont a pu jouer les pompiers pendant quelques heures. Mon frère à même annoncer avec sérieux qu'il voulait, lui aussi, devenir pompier. Et moi... j'ai dit que je voulais me marier avec un pompier, mais pas avec Wilmer parce qu'il avait peur des araignées. Cette nouvelle avait plus amusé que choquer ou déranger. Ce n'était pas comme si, à chaque Halloween, je voulais un costume avec une robe. Ce n'était pas le style de mes parents de me restreindre selon des stéréotypes de genre. Et moi, je ne me posais pas de question, restant simplement moi-même.


Je suis le genre d'élève qu'on ne remarque pas vraiment. Celui effacé à l'arrière. Des notes allant de médiocre à excellent, tout dépendait de divers facteurs, mais mon intérêt pouvait changer la donne. Si j'aimais, alors j'y arrivais forcément. Inutile d'essayer de me faire apprendre une notion que je n'aimais pas.

On m'a toujours reprocher deux choses pour le moins étrange. La première : ne pas participer en cours. Pourquoi devrais-je lever la main si je n'en avais pas envie ? Pourquoi me forcer à parler si je n'avais, tout simplement, rien à dire ? La seconde était, cependant, plus perfide : m'isoler des autres. Oui. On me reprochait d'être tout seul dans mon coin, que cela soit au professeur de me mettre dans un groupe. Et pourtant j'ai essayé. J'ai pris mon courage à deux mains, pour m'approcher des autres et essayer de trouver un sujet à partager.

Le truc voilà. Ce n'était pas naturel. J'étais comme un enquêteur, un détective secret qui cherchait des miettes d'intérêt. Qui aimait quoi ? Si telle fille aimait la mode, alors forcément, je devais déjà me renseigner sur la mode. Sauf que je voyais trop grand à chaque fois. Par exemple en sortant des noms de créateurs et larguant mon entourage. Les autres ne semblaient jamais faire autant d'effort, cela semblait tellement facile pour eux, mais j'avais l'impression d'être devant un boss légendaire en étant de level 1 et sans le moindre équipement. Inutile de dire que c'était impossible.

Et puis, les autres ne m'aidaient pas dans mes démarches. Je me retrouvais souvent rembarré. Cette sensation d'être un intrus était comme marqué sur ma peau. Et les marques rouges de mes pincements pouvaient en être les témoins. Plus le temps passait, moins j'avais envie d'aller en cours et mes TOCs ont commencé a être vraiment visible.


Au départ, ce n'était pas censé se passer comme ça. Pour faire simple, j'ai fais une bêtise, j'ai fait des achats à un free-to-play, sans accord de mes parents et de ce fait, en volant la carte bleu de mon père. Et disons que j'ai quelques problèmes avec la notion d'argent, j'ai dépenser plus de 1000$ en objets d'esthétisme.

Alors, je me suis retrouver larbin à la caserne. Bon en soit, ranger et nettoyer fut un plaisir parce que j'aime vraiment ça. Ce qui fut assez évident surtout parce que je disputais quiconque salissant après mon passage. Mais ce n'est pas ça mon job, non. C'est ce qui explique comment je me suis retrouvé à la caserne quand le photographe pour le calendrier est venue. Disons qu'il a été intéressé par ma tête. Et après avoir montré patte blanche au pitbull qu'était mon père, je me suis retrouver dans une agence de mannequinat pour adolescent. Rien de louche à signaler ou en tout cas je ne l'ai pas remarquer (moi et les sous-entendus...).

Je faisais essentiellement des shooting avec divers vêtements. C'est assez simple de garder un visage lisse car je ne suis pas très expressif. Ce job n'était pas pour très longtemps, c'était amusant. J'ai appris de nouvelles expressions. Et bizarrement quand les autres à l'école ont appris que je faisais ça, je suis devenu soudainement le plus cool et populaire, une star. Décidemment, les autres sont bien plus bizarre que moi.

Mes parents ont eu peur au départ que je soit narcissique ou que je développe des complexes physique, mais mon comportement n'a pas changé. Mise à part que j'ai commencer à avoir des mimiques adorable qui m'ont permis quelques prouesses de manipulations.


Ah l'amour. C'est un sujet tellement complexe. Il existe de nombreuses définitions d'un tel mot. En fait, il existe autant de version de l'Amour que de personne. Dans tous les cas, de ce que j'en ai compris, cela commence par des sensations, des émotions que l'on ressent pour une tiers personne. Mais le truc, c'est qu'il faut pouvoir les identifier et les remettre dans le bon sens, ne pas confondre l'amitié, l'adoration, le désir, l'admiration... Et je m'y perds dans tout ça. J'ai beau entendre et voir de nombreuses versions de l'Amour. Je n'ai jamais eu de 'papillon dans le ventre' ou de 'coup de foudre'.

En fait. Ce qui ressemble le plus à la définition de l'Amour, c'est le domaine de l'Informatique. C'est peut-être triste de dire que je n'ai jamais fait l'expérience d'être en couple. Cela serait mentir de dire que je m'en fiche. Ce n'est pas le cas. J'ai cette frustration qui me suit comme mon ombre. J'ai comme qui dirait une défaillance au jeu de la séduction. Et... quelques soucis avec le concept d'intimité : rien qu'un baiser risque d'être compliqué.


Sans aucun doute, c'est le concept de la cuisine. Il faut savoir que je suis très compliqué niveau nourriture : goût, texture, odeur. Je peux faire des mélanges étranges ou encore avoir envie de vomir. Je n'ai jamais été fan de faire la cuisine, cela prends trop de temps. En plus, il faut prévoir à l'avance ce que l'on veut manger à chaque repas pour faire les courses. Hors, je suis incapable de savoir ce que j'ai envie de manger dans le futur notemment à cause du facteur que je ne peux pas prévoir : être capable de manger. Imaginez que je cuisine un plat et qu'à l'instant T, il finit à la poubelle car il ne passe pas !

Alors, j'ai finit par trouver, plus ou moins, une solution à ce problème. C'est mieux que rien. Je prends que des trucs simples, tel que des nouilles, sandwich ou encore des plats préparer. J'ai aussi des gâteaux sucré comme salé, des fruits et des sucreries. Oui, ce n'est pas un régime très sain. Ah et la règle d'or : ne jamais prendre un truc nouveau. Toujours les mêmes produits, dans le même paquet, au même endroit, de même quantité. C'est une valeur sûr et cela m'enlève déjà pas mal de stress.


Mise à part avec ma famille proche, j'ai que peu de relation avec celle éloigné, qu'importe le degré de filiation. On m'a toujours considéré comme le gosse capricieux chouchouter par ses parents. Donc forcément, mes parents ont rapidement coupés les ponts avec ceux qui se permettent de juger sans comprendre.

Ma mère, Rosa, est une dragonne à la fois douce et dangereuse. C'est une Moly Weasley tout craché ! Je suis et je resterais toujours son bébé innocent qui se cache les yeux dès qu'il y a des scènes de baisers dans les films. Elle m'envoie de temps en temps des SMS pour se tenir au courant de ma vie (elle sait que je risque de ne pas répondre si elle appel).

Mon père, Mikael, est l'image même d'un père cool et maladroit avec un humour douteux. Trop sportif à mon goût, il a essayer de me transmettre ses passions et... j'ai été plutôt hermétique. Et vice versa. Je me souvient le nombre de fois où mon père est venue me chercher parce qu'il a réussit à 'casser' la télé, l'ordinateur ou son téléphone. Il a toujours essayer de me faire 'sortir de ma coquille', croyant, à tord, que le côté surprotecteur de ma mère m'étouffait. Contrairement à ce que l'on peut croire de son aspect 'bucheron', papa a été le premier à me parler de la communauté queer. Enfin, parler... Il a simplement mit une romance queer en film avant d'amener la discussion qui tournait en 'c'est okay d'être gay' ou 'c'est okay de ne pas correspondre aux stéréotypes de genre'. Et aussi, il m'a mit des dépliants dans ma chambre en mode ninja. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les gens en font toute une histoire, pourquoi c'est si important. Je ne l'ai jamais dit avec des mots et je ne me suis jamais cacher, je n'en vois pas l'intérêt. Et puis, je ne sais pas faire semblant. Quand j'aime, j'aime. Quand j'aime pas, j'aime pas.

Et enfin Wilmer, mon frère, actuellement d'une trentaine d'année. En réalité, il est mon demi-frère. Nous avons le même père (sa mère est décédé en couche). Donc, forcément les gens ont tendance à ne pas nous considéré comme frère car je suis métis et lui est plutôt caucasien. Il a marché dans les traces de papa : sportif et pompier. Notre relation a eu de nombreuses fluctuations au fil du temps et des périodes. Durant notre enfance, Wilmer me prenait comme son serviteur personnel, notemment parce que je rangeais ses affaires. Néanmoins, interdiction de trainer dans ses pattes, il ne partageait pas ses amitiés et aussi à cause de mon côté 'bizarre'. Au passage de l'adolescence, l'ambiance entre nous est devenue catastrophique. En fait, Wilmer, la maturité aidant, a commencé à me voir tel que je suis : différent et étrange. Plus d'une fois il a user de mot rabaissant, des 'stupides' et des 'arriérés' qui lui ont voulu des réprimandes de la part de nos parents (et des crises de jalousies de sa part), sans oublier quelques mots crus qu'il pensait amusant et que j'ai jamais compris. Mais je me souviens des bagarres. Pas entre Wilmer et moi. Entre Wilmer et ceux de l'école à la langue pendue sur mon sujet. Pourtant, ils usaient des mêmes mots avec quelques croche-pieds et bousculades. Mais apparemment seul Wilmer a le droit de le dire (et c'est moi qui suis bizarre ?). Et maintenant ? C'est cordiale. Je suis toujours, à ses yeux, le geek de service qui bave devant les PNJs. Et pour moi, il est le mec macho qui joue au paon devant les filles et qui panique si jamais on lui met du vernie à ongle rose (vengeance de ma part qui avait fait rire toute sa caserne).


Je travaillais pour la CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency), situé à Washington. Enfin, pas par choix. Mais plus comme 'travail d'intérêt généraux' accompagné d'un jolie bracelet électronique dans les débuts. Mon contrat était particulier, étant officiellement un consultant. Mais d'un autre côté, je suis plutôt vue comme le hacker de compagnie, devenant rapidement une mascotte de part ma jeunesse et l'absence de diplôme. D'ailleurs ce dernier point a été retravaillé car on m'a un peu forcer la main pour passer certains examens en candidat libre. Mes connaissances étaient déjà poussés en autodidacte, donc mise à part quelques nuances que mes collègues m'ont apprises, du jargon notamment car j'ai pris l'habitude d'avoir mon propre langage à force de parler en codé sur la toile.

Il m'arrivait aussi très souvent de me retrouver en contact avec les agences gouvernementales pour aider les équipes informatiques qui pouvaient être dépassés. J'ai aussi pas mal été remarqué. Et mes collègues m'ont raconter que certains hauts placés attendaient patiemment la fin de mes 'TIGE' dans l'espoir de pouvoir me recruter. Des paris étaient même lancés. Et ce fut quelques rares de mes camarades, notemment ma supérieure - figure maternelle qui a su me gérer -, qui ont visés juste.

Pas de FBI. Pas de CIA. Pas de NASA. Et pas non plus de CISA. J'ai opté pour être indépendant et faire ce que j'aime, en toute légalité : hacking éthique et jeux vidéos. Mais où me poser maintenant que j'avais le droit de quitter Washington sans devoir obtenir un quelconque accord ? Dans un premier temps, je suis rentré à la maison, à Missoula, la ville où j'ai grandis depuis mes 4 ans.

Ce n'est que temporaire, le temps que je trouve un vrai logement choisi par mes soins et non un truc imposer par l'agence. Et Garnet est arrivé sous mes yeux alors que je faisais le mort sur le tapis. Mes parents en parlaient entre eux, des discussions classiques et classer de 'pas important' dans mon cerveau. Mais de temps en temps, je m'introduisais sans grande pincette, coupant la parole ou parlant de choses hors sujets.

En moins de temps qu'il n'en fallait, j'ai décidé d'aller poser mes pieds à Garnet. Il me faut un logement et là-bas il y en as des 'gratuits'. Et puis, c'est pas trop loin de ma famille.


C'est un truc que personne ne peut soupçonner en me voyant. C'est le but après tout. J'ai été arrêté en 2019 pour piratage informatique. En gros, pour faire simple, de 2012 (14 ans) à 2019 (21 ans), j'ai joué au hacker. Pas au grand méchant qui fait du chantage en échange de bitcoin ou l'espion pervers louchant sur les caméras des gens. Non. Je me suis juste amusé. Pas d'envie caché. Pas d'esprit vengeur ou arborant des revendications de cyber-héros.

C'est venue comme ça. Une curiosité de découvrir comment tout fonctionnait et comment tirer les ficelles des 0 et des 1 pour en faire tout et n'importe quoi. Pirater quelque chose est devenue une obsession. Car se retrouver dans les coulisses, sans se faire voir, me donne l'impression d'être un ninja. C'est euphorisant, c'est satisfaisant. Et je ne pouvais pas juste m'arrêter.

J'ai viser des tonnes d'entreprises, de personnes importantes. La raison ? Il suffisait que des noms apparaissent dans des discussions, sur la toile ou à la télé. C'était un hasard, aussi bien que lancé un dé (ce qui a compliqué la tâche à ceux me cherchant). Je mettais en route le chronomètre et je m'enfermais dans ma chambre. C'était mon jeu. Un truc où je suis doué dedans contrairement à mes notes d'école et l'absence d'avenir qu'on me voyait : le gosse sans amis qui serait toujours accroché à ses parents.

Forcément, je suis tombé dans le Dark Web et j'ai trouver des pseudos virtuels où se cachaient des gens comme moi. Enfin, eux, ils avaient des buts derrières leur piratage. Moi, je faisais que m'amuser. Et bien vite, on se lançait des défis avec preuve à l'appuie. Des trucs comme 'cap ou pas cap'. Tout ça avec des bitcoins à la clef. Mais dans ma tête, pour moi, cette monnaie est identique à celle des jeux vidéos : fictive (j'ai la même vision pour les comptes en banque). J'ai jamais utilisé les bitcoins récolté d'ailleurs.

Puis, je me suis fait arrêté. Ce fut une catastrophe. Mes proches en furent assez choqué. J'ai eu le droit à passer par la case psy pour mon procès. Je n'ai pas eu de prison, mais un internement en hôpital et jugé 'non responsable'. Cette présence en hôpital n'est pas sans but précis et j'ai dû faire quelques tests. Un mot a mit longtemps avant d'être posé : autisme. Ah. Okay. Ce n'est pas une maladie, mais un handicap. Un mode de fonctionnement différent. Et en plus de ça, d'autres trucs ont été trouvés, des comorbidités, d'autres mots. TOC, trouble alimentaires, automutilation, anxieux. On m'a mit sous anxiolytiques avec un suivit psy obligatoire.

Mes parents ont culpabilisés de ne pas m'avoir emmener voir des spécialistes durant ma jeunesse. Quelque part, ils savaient déjà. Mais si nul ne le disait à haute voix, alors ce n'était qu'une idée, qu'un peut-être, qu'une ressemblance lointaine.


J'aimerais déjà retaper ma nouvelle maison et notemment faire en sorte d'avoir un débit réseau convenable. Heureusement, les jeux où on peut m'embaucher en tant que testeur ne sont pas en réseau. Je compte aussi participer à aider les autres avec tout ce qui s'approche de mes compétences : informatique, électrique et autre mécaniques complexe rentrant dans la catégorie "technologie".

J'aimerais proposer une meilleur couverture réseau pour Garnet. J'ai aussi dans l'idée de proposer un lieu de type 'escape game virtuel'. Cela serait dans divers univers, allant du tout mignon au plus terrifiant selon les envies de chacun. Bon petit bémol. Je ne suis pas apte à être le grand patron. Je suis plus Robin que Batman. Sans oublier que l'administration, c'est pas du tout mon truc (j'ai une aide là-dedans).

Outre les projets classiques, j'ai toujours l'envie de découvrir le sujet de l'Amour. Mais ça, je ne suis pas sûr que c'est réalisable.